Dénomination: Pliant multi-pièces
Artisan: Romain Alvarez
Longueur totale: 219 mm
Longueur de lame: 100 mm
Epaisseur de lame: 2.5 mm
Type acier: acier carbone 130Cr3
Manche: Platines et mitres en maillechort, tire-bouchon, poinçon et ressort en inox, plaquettes en pulpe ivoire de mammouth
Système: cran forcé
Origine: France
Achat: Neuf Juillet 2023

Le dernier couteau très en retard pour la présentation, de 2023… ensuite on passera aux pièces récupérées ce dernier mois de Juillet 2025 (même si un de ces couteaux date de fin 2024 par rapport à mes passages en France très espacés). Du coup lui a vraiment été très utilisé à table, réelement « mon précieux » depuis 2 ans, qui m’accompagne partout (il a même fait le récent voyage vers la France tout en sachant que j’allais pourtant récupérer de très belles pièces). Les photos qui vont suivre sont donc celle de mon couteau à moi, qui n’est plus neuf, mais qui a pris l’emprunte de l’utilisation intensive que j’en ai fait, mon couteau que j’adore encore plus chaque jour qui passe avec ce vécu partagé qui le fait évoluer.

Je commence quand même par une petite photo du couteau neuf, choisie parmi celles envoyées par Romain… comme ça les fans d’inox préférant les couteaux sans âme pourront dire « Ah il était beau autrefois! » (juste une petite blagounette hein 😉 )

Mais mon couteau à moi il est comme ça :

Cette lame en 130Cr3 a pris une patine assez uniforme qui me plait beaucoup. Je n’ai pas vu souvent des couteaux avec lame en 130Cr3 pourtant un excellent acier. Il a une dureté proche du C130 donc un acier très dur pour un tranchant qui se conserve longtemps, mais pourtant à l’expérience vraiment pas difficile à affuter comparé à certains inox US. D’autre part, il prend cette jolie patine mais sera moins sensible à la rouille que le C130 grâce au Chrome. Bref, j’avais choisi cet acier pour essai et je valide à 100% ce choix.

Autrement, j’ai fait le choix du Maillechort pour les mitres et platines car j’adore cet alliage qui a une consonnance de temps passés et anciens. Pis le rendu est vraiment unique avec cette brillance qui rappelle l’Argent fraichement poli, mais brillance qui reste contrairement à l’Argent, le Maillechort ne terni pas avec le temps. C’est vraiment l’alliage qui colle le mieux à l’image d’un couteau traditionnel pour moi.

Vous noterez au passage le superbe bizeau sur la mitre avant, typique du modèle Issoire et le différenciant d’un Yssingeau par exemple, et cette mouche elle aussi typique au couteau à la forme si parfaite.

Cet Issoire est un multi-pièces comme vous l’avez certainement remarqué, un 3 pièces pour être précis: la lame, un tire-bouchon et un poinçon. Pour ces deux pièces additionnelles en plus de la lame, j’ai fait le choix de l’inox, comme le ressort, car ce ne sont pas des pièces vouées à prendre une jolie patine et par contre, l’entretien pour éviter la formation de rouille est beaucoup plus compliqué sur ces pièces là… avec l’inox c’est la tranquilité d’esprit sans nuire à l’aspect général voulu pour le couteau.

Tire-bouchon à 5 spires, donc totalement fonctionnel, il a déjà ouvert un certain nombre de bonnes bouteilles ! Et ce que j’aime autrement, c’est la façon selon laquelle il est inséré dans le mache : visible du côté pile pour accès direct…

… Mais partiellement caché du côté face pour conserver la ligne du couteau !

Une dernière photo de ce ressort vu de dessus, juste pour le plaisir !

La dernière pièce est le poinçon. Contrairement au Laguiole pour lequel j’avais déjà expliqué la fonction d’origine, percer la panse des bètes d’élevage qui font de la météorisation, pour évacuer le méthane en excès (en dernier recours pour les sauver), un peu ragoutant quand même… l’Issoire étant historiquement le couteau des négociants en vin, son poinçon avait une toute autre utilitée : percer les bondes (sortes de bouchons) des tonneaux à vin, c’est beaucoup mieux ça ! Bon perso, il fait particulièrement bien le job comme pique olives à l’apéro !!!

Il est particulièrement pointu et effilé sur ce couteau, vraiment ça pique ! Et comme pour le tire-bouchon, c’est l’intégration parfaite dans le manche que je trouve superbe :

On le dirait partie intégrante du manche et heureusement il y a ce petit dégagement pour y mettre l’ongle et pouvoir ainsi l’ouvrir.

Maintenant les plaquettes, comme visible sur toutes les précédentes photo, un superbe ivoire de mammouth allant du blanc crème à quelques reflets jaunes/orangés, c’est la pulpe de l’ivoire : la matière interne qui a été protégée des aleas du temps (puisqu’on parle de la période géologique jusqu’à 2,6 millions d’années en arrière) par la partie externe de la défense, la croute. Arch, certains parlent d’un effet de mode pour cette matière… perso lorsqu’elle habille un couteau de cette qualité je trouve qu’il n’y a pas mieux ! Car en plus de l’aspect esthétique que j’adore et qui rappelle l’ivoire des très vieux couteaux régionaux, le touché, la douceur du matériau est un vrai délice…

Ces plaquettes sont évidemment rivetées sur le manche (à bas les vis 😉 ) et j’ai voulu l’ajout de rosettes laiton sur ces rivets. Evidemment ces rosettes ont une fonction de protection de la matière des plaquettes (surface de pression étendue donc force exercée par le rivet amoindrie car propagée sur cette surface plus grande), mais avant tout c’est parce que j’apprécie particulièrement le plus esthétique que les rosettes apportent (ça c’est selon les gouts de chacun évidemment). Voilà donc une photo supplémentaire pour souligner à quel point le travail de rivetage est précis sur ce couteau, un rivet avec rosette en gros plan:

Derniers mots pour terminer cette présentation, parlons de la mécanique et notamment du cran forcé pour la lame. Mais au fait, savez vous que le cran forcé est vraiment un truc typiquement français, différent du cran plat anglo-saxon par exemple ? À tel point, j’ai remarqué que nos talentueux couteliers qui exportent outre atlantique ne savent pas du coup comment le nommer pour leurs clients américains… On voit souvent passer du « French notch » par exemple ! Bref, ici ce French notch est évidemment parfait, cela va sans dire et j’ai presque oublié d’en parler. La tension du ressort est idéale, c’est un plaisir à chaque ouverture/fermeture du couteau. Et pour compléter ce paragraphe de La Palice, l’action du tire-bouchon et du poinçon est tout aussi exceptionnelle.

Alors concluons comme toujours par les photos de fin, celles du couteau fermé.

Juste SUPERBE !

Et le petit sentiment personnel comme d’habitude. Et bien que dire… que j’ai fait un gros effort de concentration tout au long de cette présentation pour éviter le rajout de mots superlatifs à chaque ligne, puisque je sais que ça alourdi la lecture ! Et pourtant j’y ai pensé très fort tout du long… Romain Alvarez fait pour moi parti de cette nouvelle génération de couteliers au talent extraordinaire pour ne pas dire extraterrestre. Il n’est pas le seul et nous en reparlerons bientôt… un nouvel éĺan dans la coutellerie française que je trouve si beau !

Mais surtout, merci Romain pour le plaisir ressenti à chaque utilisation de ce magnifique Issoire.

3 commentaires

  1. Magnifique ! Pas besoin de superlatifs .. les photos parlent d’elles memes ! Il est beau avec moumouth .. en 3 pieces comme d’antan ! J’suis fan !

    • oui, Romain propose le choix entre 2 étuis différents, un plus simple et celui-ci magnifique en autruche. Vu la beauté de ses œuvres, la question ne se pose meme pas sur le choix 🙂

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