La photo d’entête correspond au repiquage des plants de riz, j’aime cette photo pour sa perspective et ses couleurs notamment, et puis, ce sera bientôt une photo d’archive car de plus en plus, les paysans sèment directement dans les rizières pour économiser les étapes du semi, de l’arrachage des plants et du repiquage justement : grosse économie de temps et de main d’oeuvre rendu possible par l’arrivée des moissonneuse-batteuses (très compliqué de faucher à la main une rizière directement semée, car le riz pousse n’importe comment !). Au passage, photo prise avec le zoom Fuji XF18-135 qui, tout en étant très polyvalent par la focale couverte, m’étonne toujours en bien par son rendu. Vous pouvez cliquer dessus pour la voir en plus grand.

Mais reprenons du début, avec la méthode traditionnelle de culture, qui existe toujours même si en voie de disparition.

D’abord, il faudra préparer la terre, la labourer, cette terre qui est restée en friche depuis la moisson de l’année précédente car en I-Saan (région du Nord-Est où je vis), il n’y a qu’une seule récolte par an… Les derniers buffles que j’ai vu travailler à cette tache c’était avant les années 2000, maintenant tout est fait au motoculteur (voir même au tracteur de plus en plus fréquemment).

DSCF4338

Puis il y aura la préparation des semis dans une petite portion de rizière, les semis seront lancés au signal des premières pluies… et environ un mois après, si les pluies ont été généreuses (pas d’irrigation artificielle), les petits plants de riz seront assez haut pour être arrachés, liés en bottes, prêt à être repiqués sur toutes la surface de la rizière.

Cela commence donc par l’arrachage des plants de riz…

Ces plants sont liés en botte pour faciliter le transport et les pointes sont coupées pour accélérer la reprise après remise en terre.

Et il faut ensuite déplacer les bottes vers les rizières, elles sont enfilées sur un long bambou à cet effet.

Voilà les bottes de riz regroupées dans la rizière, la phase de replant peut commencer…

FUJI5567-2

Le repiquage est fait de façon quasi géométrique avec un espacement constant entre chaque plant : ils pourront ainsi « respirer » en grandissant et la moisson manuelle sera beaucoup plus simple.

FUJI5613

Voilà la rizière enfin prête !

Le riz va pousser avec l’eau qui envahie complètement les rizières…

Et pousser encore…

Puis il va enfin germer…

Et enfin, lorsque le riz aura poussé pendant environ 3 mois jusqu’à maturité, il y aura évidemment la moisson, tout à la main en utilisant une petite faucille appelé localement « kio ». C’est un travail éreintant car à cette époque de l’année le soleil tape très fort…

FUJI6470

_DSC0177

DSC_0626_openWith

Alors, ce riz fraichement moissonné sera laissé sur place pour sécher au soleil durant 2-3 jours, puis lié en bottes pour être convoyé sur le lieu du battage, pour la séparation des grains. Le battage est fait en utilisant une batteuse qui passe d’exploitation en exploitation en louant ses services, il est maintenant très rare que le battage se fasse à la main. Le riz est mis en sacs de 20kg et ramené à la maison : il sera consommé par toute la famille tout au long de l’année, les exploitations étant souvent petites car partagées au fil des générations et des successions.

FUJI1259

Malgré tout, pour de petites parcelles moissonnées de façon précoce (riz précoce « kao dor » planté dans des parcelles qui s’assècheront plus rapidement que les autres), les riziculteurs font malgré tout un battage à la main car faire venir la batteuse n’est pas rentable pour une si petite quantité de riz récoltée.

C’est terminé jusqu’à l’année suivante et le prochain cycle… les rizières redeviennent sauvage pour les quelques mois de la saison sèche…

DSCF2736

Il est à noter que depuis 2-3 ans, disons depuis 2015, la riziculture s’est énormément modernisée en I-San… aujourd’hui quasi tous les paysans sèment directement le riz dans les rizières (plus de replant manuel) et utilisent des moissonneuses-batteuses avec le riz automatiquement mis en sacs prêt à vendre ! Par contre, si le riz est destiné à la consommation familiale, il faudra néanmoins vider les sacs et étaler le riz (souvent sur les routes goudronnées ou cimentées du village) pour qu’il puisse sécher au soleil avant stockage, pour éviter qu’il ne pourrisse dans le grenier à riz… Ainsi, les photos de cette page sont quasiment des photos d’archive aujourd’hui !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire